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Du fond des fosses océaniques au sommet du mont Everest, le plastique est partout et s’accumule. Nous en mangeons, nous en buvons et nous en respirons. Chaque semaine, nous en ingérons en moyenne 5 grammes, l’équivalent d’une carte de crédit ! Des microparticules de plastiques sont détectées dans les selles, le sang… et peuvent franchir les barrières physiologiques jusqu’aux poumons, au cerveau et au placenta, au plus près du bébé à naître. Dès 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaissait officiellement la contamination de l’eau aux microplastiques.

Le plastique a en effet la triste spécificité de ne pas disparaître mais de se fragmenter en microparticules et nanoparticules et de perdurer pendant des centaines d’années. Sous l’action du temps, de la chaleur, de la lumière ou de l’abrasion, la pollution devient imperceptible mais demeure bien réelle, contaminant la biodiversité, le cycle de l’eau, les sols, la chaîne alimentaire et in fi ne nos organismes.

Depuis 1950, 8,3 milliards de tonnes de plastiques ont été produites, dont la moitié ces quinze dernières années. Si rien n’est fait, en 2050, la production pourrait tripler et il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons !

Longtemps considéré comme un matériau inerte et inoffensif, nous réalisons désormais que le plastique pollue, de façon insidieuse et persistante, à toutes les étapes de son cycle de vie. Le plastique provient de ressources fossiles, pétrole et gaz, qui subissent des transformations chimiques dangereuses pour fabriquer les polymères, auxquels on ajoute des milliers d’additifs pour leur conférer souplesse, résistance, couleur, imperméabilité… Parmi ces additifs, pouvant représenter jusqu’à 80% de la matière, on retrouve les fameux bisphénols, phtalates ou retardateurs de flamme, bien connus pour leur toxicité. Au moment de leur utilisation, ces substances peuvent alors être relarguées. L’industrie du plastique contribue aussi fortement aux émissions de gaz à effet de serre (production, transport, incinération…).

On aimerait nous faire croire que la solution au fléau du plastique passe par le recyclage. Or, en dehors des bouteilles et flacons, moins de 3% des plastiques sont réellement recyclés. Pire, en recyclant les plastiques, des additifs interdits sont réintroduits, y compris dans des emballages alimentaires, créant de véritables bombes toxiques à retardement. Enfin, malgré cette fable d’une économie circulaire, le plastique n’est recyclé qu’une à deux fois avant de finir incinéré, en décharge ou trop souvent dans la nature. Depuis 1950, moins de 1% de tous les plastiques mis sur le marché a été recyclé plus d’une fois.

Le recyclage est une illusion qui nous fait perdre un temps précieux et nous détourne des vraies solutions : sortir au plus vite de l’âge du plastique.

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